Le MPEG-4 repousse les limites de la vidéo
Après le MP3, le standard qui compresse les fichiers de son, voici le MPEG-4, qui rétrécit les fichiers vidéo. Et facilite ainsi leur diffusion sur Internet. Tout comme aux premiers jours du MP3, ce protocole engendre son réseau souterrain de développeurs. Des sites aux noms aussi explicites que DVDpiracy.com prolifèren... Les films piratés ne sont cependant qu'une application parmi d'autres de cette norme particulièrement ambitieuse. Développée comme son nom l'indique par le comité MPEG (Moving Picture Experts Group), MPEG-4 succède aux normes MPEG-1, pour la compression et le transfert audio-vidéo, et MPEG-2, pour la télévision numérique. Mais le champ d'application et les fonctionnalités qui ont été définis au fur et à mesure de l'élaboration de la norme dépassent le cadre d'une simple évolution. Ainsi, à la différence du MPEG-2, l'approche du MPEG-4 est orientée objet.
Une scène est entièrement décrite par des " objets " hiérarchisés, chaque objet étant caractérisé par ses paramètres et sa position définie par rapport à un système de coordonnées. Les objets peuvent être des images fixes (background), des objets vidéo (en mouvement, sans arrière-plan), ou encore des objets audio (la voix associée à l'objet en mouvement). Cette démarche a le mérite de permettre l'interactivité, en simplifiant l'accès aux différents éléments de la scène. Vous voulez transformer un objet ? Il suffit de modifier ses attributs. Vous voulez le déplacer ? On change la valeur de ses coordonnées. Vous voulez l'agrandir ? A chaque objet est associée une échelle, qui peut être modifiée.
Le langage utilisé par le MPEG-4 pour décrire et changer dynamiquement la scène a été baptisé BIFS (BInary Format for Scenes). BIFS permet notamment de définir le comportement des objets en réponse à une entrée de l'utilisateur. Ce format emprunte de nombreux concepts à VRML (Virtual Reality Modeling Language). Mais tandis qu'en VRML, comme dans tout langage de haut niveau, les objets et leurs actions sont définis en texte, le code de BIFS est binaire. La capacité d'adaptation à la capacité de débit disponible est l'autre point fort du MPEG-4. Faute de cette caractéristique, de nombreux fournisseurs de contenus audiovisuels demandent à l'utilisateur de choisir une qualité de service, en fonction du débit qu'ils peuvent accepter.
Les fournisseurs d'accès à Internet sont ainsi obligés de coder leur contenu sous plusieurs formes différentes, pour chaque débit possible. Le MPEG-4 les affranchit de cette contrainte. Cette norme s'accommode de taux de transfert variant entre 28 Kbit/s et 6 Mbit/s. En fait, la transmission des données telle qu'elle est définie par ce standard est incrémentale. Certaines informations de bases sont systématiquement transférées, puis une ou plusieurs couches d'informations supplémentaires peuvent être utilisées pour améliorer la qualité. Enfin, autre caractéristique fondamentale du MPEG-4, la nouvelle norme est explicitement évolutive. MPEG-4 enrichit constamment son arsenal de fonctionnalités. La première version du MPEG-4 a été finalisée en octobre 1998, la deuxième en décembre 1999.
Informations de diverses sources. Traduction et adaptation : Stef